CBD : attention aux interactions médicamenteuses ! - 06/09/22
Résumé |
Introduction |
Mr F, 43 ans, est hospitalisé pour sa 1re transplantation rénale et sera donc mis sous immunosuppresseurs (IS) : prednisone, acide mycophénolique et tacrolimus. Des séances d’éducation thérapeutique (ETP) sont réalisées. La compréhension de ces traitements est parfaitement assimilée et ses IS sont bien équilibrés (tacrolémie à 9,8ng/mL). Deux semaines après sa sortie d’hospitalisation, sa tacromélie est à 42,6ng/mL, sans qu’aucune piste d’interactions médicamenteuses (IM) ne soit retrouvée et amenant à une diminution de posologie. Quatre jours plus tard, de violentes diarrhées et une dysfonction du greffon sont objectivés en consultation : créatinine à 516μM contre 140μM de base, tacrolémie à 22,2ng/mL.
Description |
Le bilan étiologique des diarrhées retrouvera une microsporidiose et le tacrolimus sera temporairement suspendu avant de réaliser plusieurs baisses de posologie pour équilibrer le traitement.
Méthodes |
Interrogatoire du patient par le médecin puis par le pharmacien. Dosages plasmatiques du tacrolimus.
Résultats |
Mr. F a finalement avoué avoir commencé environ 1g de cannabidiol (CBD) par jour depuis sa sortie d’hospitalisation, en remplacement du THC. La recherche bibliographique rapporte un puissant effet inhibiteur enzymatique des cytochromes P450 3A4 et 2D6 par le CBD, expliquant probablement le surdosage en tacrolimus. La majoration des effets immunosuppresseurs induits par ce surdosage pourrait quant à elle avoir favorisé la microsporidiose. L’arrêt du CBD par le patient conduira à la stabilisation de la tacrolémie.
Conclusion |
La consommation de CBD est croissante dans la population générale, sa commercialisation n’étant pas réprimandée par la loi. Les IM avec de puissant inhibiteur enzymatique, décrit depuis peu dans la littérature notamment avec le tacrolimus, peuvent conduire à des variations significatives de ses concentrations plasmatiques. Une attention particulière des pharmaciens lors des séances d’ETP est indispensable, en rappelant d’éviter toute automédication par le CBD.
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Vol 18 - N° 5
P. 463-464 - septembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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